Née et élevée à Bandjoun, Maman Marie Gisèle, affectueusement surnommée "Maman Ma-Gi", grandit comme l'aînée d'une grande famille. Ses premières années furent marquées par les valeurs familiales et l'éducation rigoureuse qu'elle reçut à l'école Saint-Charles de Bandjoun, établissant les fondations de la femme exceptionnelle qu'elle deviendrait.

1 - Enfance et Racines : Une fondation solide à Bandjoun

Maman MARIE-GISÈLE "MA-GI"

Une vie de foi, d’amour et de courage

2 - Une jeunesse de service et de simplicité

D'une nature profondément casanière, Maman Ma-Gi trouvait son bonheur dans le cocon familial. Véritable bras droit de sa mère, elle était son ombre, toujours prête à l'aider, que ce soit dans les tâches ménagères ou la vente de pain et haricots dans la cour de l'école. Sportive dans l'âme, elle représenta fièrement son collège, Saint-Joseph de Bandjoun, dans l'équipe de handball, démontrant dès son jeune âge son esprit combatif.

3 - Vie Maritale

En 1982, Maman Ma-Gi et Papa André TIENOUE unissent leurs destinées dans les liens sacrés du mariage. Cette union portera d’abondants fruits, donnant naissance à une lignée de merveilleux enfants et petits-enfants.

4 - Une femme de foi, au service de Dieu

Sa dévotion à Dieu était le fil conducteur de son existence. L'église était son refuge, où elle se rendait au moindre prétexte pour prier. Membre active de groupes de prière, elle organisait des retraites spirituelles et nettoyait l'église chaque week-end avec une ferveur inaltérable, malgré son handicap et les réticences de certains. "Servir le Seigneur", répétait-elle souvent, "est ma plus grande joie".

5 - Maternité sacré

Maman Ma-Gi incarna l'archétype de la mère dévouée. Présente, protectrice, à l'écoute, elle fut le pilier inébranlable de sa famille. Son amour se manifestait par une attention constante aux besoins de chacun, faisant d'elle une mère exceptionnelle. Son dévouement prit une dimension particulière envers sa dernière fille, handicapée, pour qui elle fut à la fois bouclier et source inépuisable de réconfort.

6 - Les épreuves d'une guerrière

Sa vie fut ponctuée de douleurs insondables - la perte de trois filles, dont deux dans des circonstances tragiques. Pourtant, elle puisait dans sa foi une force mystérieuse, dissimulant sa souffrance derrière un sourire qui ne faiblissait jamais. "Dieu sait pourquoi", murmurait-elle dans ses moments de recueillement.

7 - Santé

Atteinte d'arthrose, elle affronta la maladie avec le même courage qui caractérisa toute sa vie. L'opération de l'an dernier et la rééducation furent autant de batailles qu'elle mena avec une détermination silencieuse, retrouvant peu à peu sa mobilité contre toute attente.

Les Derniers Jours de Maman Ma-Gi:

Un Chemin de Croix Empreint de Foi

Jeudi Saint au matin : Un appel spirituel : Dès l'aube, Maman Ma-Gi interpelle d'une voix empreinte d'une gravité inhabituelle : "Regardez la Passion du Christ, voyez comme le monde est cruel envers son Créateur". Bien que connaissant ce récit par cœur, elle confie, émue : "Cette fois, c'est comme si je la voyais pour la première fois". Son insistance touche profondément - était-ce une prémonition ?

Jeudi saint au soir : Les premiers signes : Alors que la nuit tombe, un froid inexplicable s'empare de ses pieds. ses chaussettes sont doublées , mais le froid persiste, tenace. Puis viennent les premières douleurs abdominales, suivies de vomissements incoercibles. Dans la pénombre de la nuit, le combat commence.

Vendredi Saint: L'hospitalisation : Dès l'aube, elle est transportée à l'hôpital des Sœurs en urgence, loin de son refuge médical habituel (La clinique De Gaulle de Bonapriso). Les médecins, inquiets, orientent vers des structures mieux équipées. Avec cette lucidité qui la caractérisait, Maman Ma-Gi choisit elle-même Tergal pour sa proximité. Elle désigne sa chambre dans un pavillon avec une détermination tranquille, comme si elle préparait son dernier sanctuaire.

Vendredi saint au soir : Un répit trompeur : Les médicaments font enfin effet - les vomissements cessent, la douleur s'atténue. Elle sombre dans un sommeil profond qui nous berce d'illusions. Nous espérons. Nous prions.

Samedi Saint : La bataille finale : L'après-midi sonne le glas de nos espoirs. Sa respiration devient capricieuse, sa tension oscille dangereusement entre des extrêmes alarmants. Les médecins se relaient à son chevet, multipliant les gestes techniques avec une urgence croissante. Le soir venu, elle glisse progressivement vers l'inconscience.

La Nuit Ultime : La question de la réanimation se pose, mais son état trop fragile interdit tout transfert. Les médecins improvisent une unité de soins intensifs autour de son lit. Lorsque sa respiration faiblit, on propose le respirateur artificiel. Mais c'est vers les massages cardiaques que se portent les efforts, chaque compression sur sa poitrine étant comme une prière désespérée pour son cœur bien-aimé.

Dimanche de Pâques : L'Heure du Passage : Dans l'après-midi, son souffle devient intermittent, chaque inspiration un combat, chaque expiration un lâcher-prise. Puis vient ce dernier soupir, si léger qu'on pourrait le confondre avec un souffle de vent. L'équipe médicale tente un ultime massage cardiaque, mais son cœur, fatigué de tant d'amour donné, refuse de reprendre son service.

Épilogue : Comme le Christ qu'elle contemplait avec tant de ferveur trois jours plus tôt, Maman Ma-Gi nous quitte un dimanche - jour de Résurrection. Son départ résonne comme un écho mystérieux à sa dernière obsession spirituelle. Dans son dernier choix - celui de l'hôpital, de la chambre, du moment - nous discernons l'ultime témoignage d'une femme qui, jusqu'au bout, dirigea sa vie avec cette foi inébranlable qui la caractérisait tant.